12 juin 2011

Retour au Québec

J'ai quitté le Burkina il y a environ une semaine. On m'avait prévenu que le retour serait difficile en raison du décalage horaire, de la température, de l'indépendance des québécois, de la surconsommation, du gaspillage, etc. On m'avait aussi dit que la relation avec mes amis serait différente: je les trouverais peut-être superficiels, on ne serait plus sur la même longueur d'onde, etc.

Heureusement, rien de tout cela ne s'est avéré vrai! Je n'ai aucunement été victime du décalage horaire, j'adore prendre des marches à l'air frais, les gens sont gentils, j'ai rapidement embarqué dans le mode consommation en m'achetant une voiture 2 jours après mon arrivée et j'aime mes amis et ma famille plus que jamais. J'adore le Québec et j'ai l'impression de tout apprécier 1000x plus qu'avant. Reste à voir si la nostalgie va me rattraper une fois la lune de miel passée...

Bref, j'ai adoré mon expérience mais je suis heureuse d'être de retour parmi les miens.

31 mai 2011

1 semaine

Le décompte est maintenant commencé: il reste 7 jours avant mon retour au Québec!!! J'ai terminé mon travail vendredi (j'ai eu droit à un pot d'aurevoir et pleins de cadeaux!) et j'ai rencontré VSO pour le bilan de fin de mandat. Il ne me reste maintenant qu'à profiter de mon temps libre pour faire les derniers aurevoirs, faire de la piscine sous le soleil, prendre des photos, avoir une manicure et une pédicure, manger des fruits frais, magasiner des souvenirs, etc. Je suis vraiment prête psychologiquement à rentrer. Quand je pense aux personnes que je vais revoir, aux activités que je pourrai refaire (restaurant, magasin, cinéma, randonnée pédestre, épicerie, etc) ou aux produits de luxe que je pourrai acheter (magazine, crèmes, parfum, etc), je ne peux tout simplement pas m'endormir le soir tellement je suis énervée.

Dans les derniers 18 mois, j'ai appris à découvrir un pays que je ne connaissais pas du tout mais qui mérite grandement d'être connu. Ce que j'ai le plus apprécié est le fait qu'il ne semble jamais y avoir de problème. Tout s'arrange tout seul! Je ne vivais presque jamais de stress. J'ai eu rapidement l'impression de faire partie d'une grande famille. Les gens sont très accueillants et pas seulement avec les étrangers, entre-eux aussi. C'est très facile de s'intégrer quand on prend la peine de sourire et de saluer les gens. Fait très admirable, les burkinabé sont habitués à tout partager, même quand il y a peu. On aurait avantage à prendre leur exemple dans plusieurs situations. Je n'oublierai jamais le sourire des enfants qui criaient et courraient pour venir me saluer. Ils partaient toujours ma journée du bon pied.

Mon expérience au Burkina m'a permis de rencontrer des personnes formidables que je ne nommerai pas ici car la liste serait trop longue. Merci à toutes ces personnes qui ont enrichi mon séjour. Merci aussi à toutes les personnes qui m'ont encouragé et soutenu à distance dans mon projet. Vos emails étaient ô combien réconfortants. J'ai tellement hâte de vous revoir.

23 mai 2011

Atelier de formation pour les pharmaciens d'hôpitaux

C'est avec plaisir que j'ai pu représenter l'hôpital pédiatrique Charles-de-Gaulle à un atelier de formation pour les pharmaciens d'hôpitaux du Burkina. La rencontre débutait à 8h30 à Koudougou (3ème plus grande ville du Burkina située à environ 1h de route de Ouaga) alors nous sommes partis à … 8h30 de Ouaga. Vive l'heure africaine! Une dizaine de pharmaciens étaient présents pour discuter de pharmacie hospitalière (superviser toutes les étapes du circuit du médicament), de pharmacie clinique (soins pharmaceutiques) et du comité du médicament (comité de pharmacologie).

Ce qui est pour moi le présent de la pharmacie représente l'avenir de la pharmacie pour les pharmaciens burkinabé. J'ai l'impression d'assister à la naissance de la pharmacie clinique, de la dispensation individuelle nominative et aux débats pour justifier que le pharmacien n'est pas seulement un vendeur de médicaments, qu'il peut effectuer des économies à l'hôpital, etc. J'ai fait plusieurs allusions à mon expérience québécoise en rappellant toutefois que les moyens financiers et humains sont très différents. On a tellement un bon système de santé! Ici, il n'y a pas d'assurance-médicament. Les consultations, les soins médicaux, le matériel utilisé et les médicaments sont payés à la pièce. Une grande proportion de la population ne travaille pas. La famille du malade doit donc se rassembler pour trouver l'argent et ensuite courir dans les pharmacies d'officine pour honorer les ordonnances. Comment disponibiliser les médicaments avec tous les problèmes de recouvrement? J'ai appris que les normes burkinabé suggèrent minimum 1 pharmacien + 1 ATP pour les hôpitaux avec plus de 30 lits et plus de 3 services spécialisés et minimum 2 pharmaciens et 1 ATP pour les hôpitaux à plus de 100 lits. C'est nettement insuffisant selon moi. Et on leur demande de s'occupper de l'approvisionnement et du stockage, des préparation magistrales (telle que la fabrication d'eau de javel), de la stérilisation, de la pharmacie clinique, de la pharmacovigilance et du contrôle de la qualité. Ouf! Ce n'est pas le travail qui manque!La nouvelle mode est de parler de dispensation nominative individuelle : préparer les doses de médicaments pour chaque patient à partir d'une ordonnance médicale analysée par le pharmacien. Cela crée beaucoup de craintes. Par où commencer? Est-ce que cela prend des compétences supplémentaires? Doit-on absolument avoir accès au diagnostic et aux résultats de laboratoire? Comment vont réagir les médecins?

J'étais contente de constater que plusieurs pharmaciens sont motivés à faire rayonner la profession de pharmacien d'hôpital. J'espère qu'à ma prochaine visite au Burkina, je serai témoin de petits changements. Un pas à la fois, j'ai confiance qu'ils vont y arriver! Bonne Chance!

21 avril 2011

Retour au calme…

Depuis quelques semaines, des militaires se livrent à des actes de vandalisme pour revendiquer leurs conditions de travail, des commerçants incendient des immeubles gouvernementaux pour se venger du manque de support du gouvernement et des étudiants participent à de violentes émeutes. Pour tenter de désamorcer cette crise, le président Blaise Compaoré a annoncé la dissolution du gouvernement, le remplacement des principaux chefs de l'armée et l'instauration d'un couvre-feu à Ouagadougou. Depuis le 17 avril, les habitants de Ouagadougou devaient rester à la maison de 19h à 6h du matin.

Comme la situation s’est stabilisée, le couvre-feu est maintenant de 24h à 5h du matin pour quelques jours encore. Tout semble sous contrôle pour le moment. A défaut d’avoir la télé et la radio, mes amies, collègues de travail, VSO et l’ambassade du Canada me tiennent à jour sur l’actualité nationale. Retenez que je ne me sens aucunement en danger. J’espère seulement que les changements apportés au gouvernement seront positifs pour la population.

A bientôt (6 semaines !!!)

12 avril 2011

Arrestation de Laurent Gbagbo

Ceux qui suivent les actualités internationales se rappellent sans doute de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire du 28 novembre dernier. Alassane Ouattara affrontait Laurent Gbagbo.

Gbagbo, président de la Côte d'Ivoire depuis 2000, était l'homme du sud du pays, chrétien, prônant le contrôle des destinées du pays uniquement par les Ivoiriens nés de parents ivoiriens.

Alassane Ouattara, musulman, né dans un village du nord du pays de père ivoirien mais de mère burkinabée a dû se battre pendant de longues années avant d'avoir le droit de se présenter à la présidence du pays, un droit qui lui a été accordé récemment malgré une campagne de dénigrement qui a duré plus de 20 ans. On l'accusait d'être à la solde du Burkina Faso voisin et d'être le pantin de l'Occident et tout spécialement de la France.

Au premier tour, Gbagbo arrive en tête avec 38,6 % des suffrages exprimés, devant Alassane Ouattara qui en obtient 32,3 % et l'ex-président Henri Konan Bédié 24,6 %. Au deuxième tour, la commission électorale indépendante (CEI) déclare vainqueur Alassane Ouattara avec 54,1 % des voix mais le Conseil constitutionnel, entièrement nommé par le président en place, déclare que les résultats de la CEI sont invalides et annonce la victoire de Laurent Gbagbo. La représentante de la diplomatie de l'Union européenne, le secrétaire général de l'ONU, les présidents Barack Obama et Nicolas Sarkozy considèrent pour leur part que le vainqueur de l'élection est Alassane Ouattara.

Depuis, Gbagbo refuse de reconnaître sa défaite électorale. Malgré l'isolement croissant de son régime sur la scène internationale, Laurent Gbagbo cherche à rester au pouvoir. Il interdit même la parution de journaux favorables à Ouattara. Plusieurs meurtres, cas de tortures et de mauvais traitements, arrestations et cas de disparitions forcées ou involontaires sont attribuables aux partisans de Laurent Gbagbo.

Hier, 14h, je reçois un appel de mon amie Edwige qui m'annonce toute heureuse que Gbagbo a été arrêté! Enfin, la crise ivoirienne est terminée! Tout le monde en parle! C'est la fête!

8 avril 2011

Retour au Canada

Départ de Ouagadougou le 6 juin 2011 à 22h30

Arrivée à Québec le 7 juin 2011 à 18h